Les pépites du Patrimoine de la ville

La ville apporte une attention particulière à la préservation des joyaux de son patrimoine et à la diffusion de leur histoire.

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En 1937, le conseil municipal considère que la Mairie qui se situe à cette époque sur la place de la Libération ne répond plus aux besoins des services et que son état de vétusté oblige l’étude de son remplacement.

Madame Martin, propriétaire de l’Hôtel de ville actuel, vient proposer au Maire, G. Estorges, de lui vendre sa propriété, après qu’une démarche antérieure ait été faite par celui-ci. L’Hôtel de Ville est donc acquis par la ville en 1938. Des travaux d’aménagement sont effectués et la nouvelle mairie accueille le public en 1943.

L’Hôtel de ville se trouverait sur l’emplacement d’un château féodal ou d’un monastère. La construction du commissariat de police en 1963 a permis de découvrir les fondations de cet ensemble : l’entrée, les fossés et le pont d’accès. Il s’agirait d’un domaine mentionné en 1537, divisé en 1669 et qui se composait d’une maison en quatre corps d’hôtel, galerie, colombier à pied, granges, bergeries, étables à chevaux, cellier. Plusieurs tours pourraient délimiter son emplacement : la tour détruite durant la construction du commissariat et celle qui se trouve encore dans le parc de la Mairie, devant l’entrée de l’école Louis Pergaud.

Les plans du 18e et du 19e siècles présentent une partie des constructions. Les matrices cadastrales, qui détaillent toutes les propriétés pour prélever les impôts, précisent qu’il existe au moins entre 1820 à 1882 : une maison, plusieurs jardins d’agrément, un pressoir. L’acte de vente au profit de Mme Paulmier en 1880 est encore plus précis, avec l’évocation d’un corps de bâtiments à usage d’orangerie, serre, atelier, bûcher, cave et pigeonnier. En 1937, lors de l’acquisition par la ville, il existe encore une serre, une vacherie et une orangerie, en très mauvais état.

Cette propriété a antérieurement été habitée par un certain Mongis, substitut du procureur du Roi, ainsi que par Edme Jean Leclaire, ancien Maire.

La ville a engagé la rénovation intégrale de la façade de l'Hôtel de Ville en 2021.

Dominant la Seine, l’église Saint-Martin a été construite sur l’emplacement d’un cimetière mérovingien au 7ème siècle. La partie la plus ancienne de l’église, le transept, date du 12ème siècle, mais la construction s’étale jusqu’au 18ème siècle, pour le bas-côté sud. Le chœur a, quant à lui, été construit vers le 16ème siècle.

L’église allie admirablement les styles gothiques primitif, gothique flamboyant et renaissance. Certains des vitraux de l’église sont classés au titre des monuments historiques. Datant du 16ème siècle, ils sont notamment remarquables pour les magnifiques grisailles des visages. L’ensemble des vitraux représentant l’arbre de Jessé est aussi exceptionnel.

Des travaux réguliers sont attestés depuis le 18ème siècle et plusieurs vastes campagnes de restauration ont été réalisées : notamment dans les années 1866 à 1872, à la fin des années 1970-1980 ou encore pour la plus récente en 2006-2008 avec la restauration du clocher.

L’église a fait l’objet en 2023 d’une restauration de son côté sud. Une souscription a été organisée avec la Fondation du patrimoine pour réaliser ces travaux. Celle-ci a obtenu le premier prix du Mécénat Populaire grâce à la grande mobilisation de tous ceux qui ont participé à ce projet.

Le territoire d’Herblay possède plusieurs carrières. Des carrières à plâtre se trouvaient sur la Butte de la Tuile entre les territoires d’Herblay, de Montigny et de la Frette. D’autre carrières s’étendaient le long de la Seine, côté Conflans.

Ces carrières, appelées suivant les époques, carrières de Gaillon, carrières impériales, carrières de la ville de Paris ou carrières des Anglais, sont les plus importantes. Des pierres pour la construction de bâtiments et monuments en étaient extraites. Elles sont d’abord, à partir du 12ème siècle, exploitées à ciel ouvert, pour être ensuite exploitées en souterrain. L’exploitation de la carrière s’achève à la fin du 19ème siècle pour être ensuite utilisée comme champignonnière jusqu’en 2000.

Les carrières de Gaillon sont remarquables pour leur entrée à double arche de style gothique. Edifiées en 1762 et 1765, elles permettaient de renforcer les entrées. Une autre entrée, dénommée carrière des anglais, présente une arche de style roman. Elle date de 1896 et aurait été construite par les champignonnistes. Les carrières s’étendent sur 12 km de souterrain et s’enfoncent jusqu’à 200m de profondeur.

De nombreux monuments ont été construits avec les blocs des carrières de Gaillon : le Panthéon, la Gare de l’Est, la Bourse de Paris, les piédestaux des statues de la grande cour des colonnes et des 92 statues de la façade côté jardin du château de Versailles, ou encore une partie des bâtiments haussmanniens de Paris.

Pendant longtemps ouvertes aux visites guidées, les carrières sont actuellement dans un état qui ne permet plus d’assurer la sécurité des visiteurs.

La Maison mauresque est l’un des bâtiments privés les plus remarquables d’Herblay-sur-Seine. Son architecture extérieure particulière, dans un style arabo-andalous, en fait un bâtiment connu et apprécié de tous, situé en bords de Seine.

Cette maison rassemble deux bâtiments d’époques différentes. La partie droite a pour fondation une maison qui pourrait être antérieure au 18ème siècle : on y trouve encore des caves voûtées, un escalier et des murs de cette époque.

La partie de gauche date du début du 20ème et a été construite par Victor Madeleine. Artiste né à Paris en 1854, il acquiert cette propriété en plusieurs phases, entre 1891 et 1914, et y fait de nombreux travaux. Il y installe son atelier ainsi qu'un petit laboratoire pour développer ses photos.

Au premier étage est aménagé un grand salon avec de nombreuses boiseries de style mauresque qui existent toujours. La partie de droite est par la suite transformée, mais le rez-de-chaussée a été conservé.

Victor Madeleine s’installe donc à la fin du 19ème siècle à Herblay et participe à la vie communale. Il est en effet conseiller municipal de 1904 à 1912 et s’occupe notamment de la commission des voies nouvelles, pour laquelle il élabore des plans. Sur le recensement de la population, il est inscrit comme dessinateur industriel à Paris, mais il habitera toujours sa maison dans laquelle il meurt le 6 avril 1931.

La commune conserve un tableau de cet artiste, peint à son arrivée à Herblay. Cette peinture représente les bateaux lavoirs, scène que l'on peut retrouver sur plusieurs de ses photos conservées encore aujourd’hui.

Restauration de la Maison mauresque

Un ancien mur de pierre longe la Seine sur plusieurs kilomètres. Il longe aujourd’hui le chemin du Val de Gaillon jusqu’à la rue des Grosses Eaux. Il s’agit du mur du Roy, appelé aussi mur blanc, construit sous le règne de Louis XIV pour protéger les récoltes du gibier venant de la forêt de Saint-Germain-en-Laye.

La forêt de Saint-Germain est alors le domaine réservé des chasses royales depuis Charlemagne. Elles se développent au 17e siècle sous François 1er qui aménage la forêt avec des allées en étoile pour la chasse à courre.

Tout au long des 17ème et 18ème siècle, les archives reflètent les relations entre la paroisse et la Capitainerie Royal de Saint Germain qui gère le domaine de chasse du roi.  Le garde des « plaisirs du roi » (c’est ainsi qu’on appelle la chasse à l’époque) possède une résidence à Herblay. La capitainerie fait régulièrement la « garde du terroir », c’est-à-dire qu’elle surveille les cultures et les vignes de la paroisse. Sans cela, les grandes bêtes, cerfs, biches et sangliers détruisent les récoltes et les habitants ne peuvent « satisfaire aux impositions qu’il plaise à sa majesté ».

Après la Révolution, le mur du roi est un sujet récurrent lors des assemblées. En septembre 1790, la porte du roi est brisée, le bois et les ferronneries cassées.

De style renaissance, la porte de la Clinique du Château est ce qu’il reste d’une seigneurie construite au 16ème siècle. La propriété est bordée par les fortifications autorisées sous Henry III vers 1588-1589.

On retrouve à l’arrière de la propriété une petite tour, la Tour fine, datant de la même époque et aujourd’hui visible depuis la rue de Montigny. La porte est remaniée en 1973 lors de travaux. Les fenêtres des tours ont disparu, ainsi que l’échauguette.

Le Château actuel date de 1900, construit par Paul Fournier. Après-guerre, il devient pour une courte durée une école privée puis transformé en clinique en 1951.

Cartes postales, collection particulière, début 20ème.

Pour en savoir plus sur ce que cachent les bâtiments Herblaysiens, découvrez notre série de Podcasts "Les Secrets du Centre-Ville"

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